Démonstration d’arbalète aux Châteaux !


HISTOIRE CHRONOLOGIQUE DES ARBALETES


De toutes les recherches entreprises, on peut, semble-t-il, conclure que l’arbalète est une invention chinoise. En Chine, l’arbalète est connue depuis la dynastie CHANG ( XVIII – XIe siècles avant J.C.). Elle est mentionnée au VIe siècle avant notre ère, ainsi qu’à la bataille de Ma-Ling (-341). Son invention serait à attribuer à HOUANG-TI, un des premiers souverains légendaires d’un immense pays dont la tradition fixe le règne au milieu du troisième millénaire avant l’ère chrétienne. C’est à cette époque que son usage semble se généraliser, notamment pour la sécurisation du pays.
Arbalète à tiroir à coulisse à répétition

 

Inventée en Chine, au troisième siècle , elle aurait été conçue par l’ingénieur ZHUGE LIANG (181-234 ) C’est le seul type d’arbalète dont la cadence de tir est supérieure à l’arc, soit dix traits en quinze secondes.

Gastraphète Grecque

 

Héron d’Alexandrie estime que cette invention date d’avant 421 av. J.-C. en s’appuyant sur la description du célèbre ingénieur grec Ctésibios.

Manubaliste Romaine inspirée de la Gastraphète, ce modèle aurait subsisté jusqu’au Xe siècle.

 


MOYEN AGE


L’arbalète apparaît sous sa forme moderne en Italie au milieu de Xe siècle et est utilisée lors des premières croisades au XIe siècle. En Europe chrétienne son usage est interdit au concile du Latran en 1139 pour un usage entre chrétiens, les fabricants et utilisateurs de cette arme sont menacés d’excommunication. Confirmée en 1143 par le pape Innocent II et réaffirmée en 1205 par le pape Innocent III, cette interdiction est peu respectée par les princes d’Occident à tel point que Richard Cœur de Lion et Philippe Auguste vont même constituer des unités d’arbalétriers très bien payés. Ironie du sort, Richard Cœur de Lion est mortellement blessé par un tir d’arbalète lors du siège du château de Châlus en 1199.

Quelques exemples d’arbalètes dont les modèles montent en puissance depuis les arcs en bois du XIIe siècle en passant par des arcs composites (bois, tendons, corne) puis en métal du milieu du XIVe siècle jusqu’à la fin du XVIe siècle qui nécessitaient des mécanismes sophistiqués pour charger l’arme ( Cry, pied de biche, moufle).

Détail d’une arbalète :

 

Détail de la noix :

 

Arbalètes à main et à pied de biche.

Arbalètes à main et à moufles ( systèmes de cordes et poulies actionnées par des manivelles placées au bout de l’arbrier).

Arbalètes à «cry» («cric») (système à crémaillère actionné par une manivelle, ensemble placé sur le côté de l’arbrier) dont l’invention serait attribuée à Léonard de Vinci.


PERFORMANCES DES ARBALETES


Au XVe et XVIe siècle les armes les plus performantes ne dépassaient pas 400m à la volée, 200m en efficacité et 100m pour un tir ajusté pouvant percer une armure en acier trempé.

Les arbalètes du XIIIe avaient une force de traction d’environ 120 livres, une portée utile d’environ 200m même si elles pouvaient atteindre 400m et une précision de plus ou moins 50m.

Au XVIe siècle des tirs sur cible ont été pratiqués à Malines en Belgique pour comparer les arcs en bois et les arcs en métal, 33m pour le bois et 80m pour le métal.

En 1575 Charles IX supprime par décret l’usage des arcs et des arbalètes.


LES PROJECTILES


Sont appelés généralement carreaux bien qu’il s’agisse de traits, l’appellation carreaux désigne les fers de section carrée probablement inventés par les romains.

Il y a eu deux types de traits, les premiers mesuraient environ une trentaine de cm et équipés d’ailerons, les seconds ne mesuraient plus qu’une quinzaine de cm dépourvus d’empennage.

Leur forme était très variable en fonction de l’usage souhaité, en voici quelques modèles :

 

Les traits étaient portés à la ceinture dans un carquois.

L’arbalétrier était équipé d’un capel en fer, d’une cote de maille et portait aussi une épée pour le combat rapproché, enfin un pavois complétait sa panoplie, il lui servait à se protéger des tirs ennemis notamment pendant les sièges de châteaux.

 

 

Auteur : Michel Landmann